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A présent deux ports se font face, celui que l'on peut apercevoir par les fenêtres des salles Titan, les rives du fleuve qui s'écartent à la proue de l'île, bordées d'arbres ou de quais,

le village aux maisons en couleur, la navette qui tranche le courant, les bouées,

et l’autre sur le mur, le port de la mémoire dorée, celui qui court sur les toiles tendues

de Ryszard Swierad. La fresque déroule le spectacle et la mémoire du port dans la continuité d’une lumière enveloppante, hommage à Turner. L’artiste passe le spectacle à la feuille d’or de son regard, des bateaux y sont à quai, prêts à appareiller, Monrovia, Amsterdam,

Le Saint Nazaire immatriculé à Liverpool, des ports d’attaches, des escales, autant de destinations.

 

Par dessus, les grues tendent leur cou plongeant dans une cale, déposant de leur bec précieux la manne dans la benne d’un camion  comme pour le nourrir. Et par dessus

les cargos vraquiers, les phosphatiers, partout, la lumière d’or, et le récit de l’activité humaine,

les nomenclatures destinées aux ouvriers de schantiers, séparateurs, force ainsi que les registres de cargaison, sulfate ,ferraille, potasse, sucre, coco. Il retrouve le rythme du port,

son orchestration.

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Béghin Say n’est pas loin ni Saint Louis des pêcheurs. L’histoire du port se raconte sous l’oeil attentif de l’artiste, il a vu le remorqueur, le petit bateau des pêcheurs de Loire qui remonte

le courant, l’homme qui traverse le quai tandis que la chaloupe attend de ne jamais servir. Ryszard Swierad connaît les ports, les fait entrer dans notre horizon et la moquette devient quai, l’escalier échelle de coupée, passerelle. L’histoire se déroule dans l’or du temps et s’achève avec les bras levés des dockers, vers le ciel,  prêts à accueillir la cargaison des souvenirs.

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                                                                                                                                     Frédéric Palierne 

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